La Banque centrale européenne (BCE) est l’institution communautaire qui définit et met en œuvre la politique monétaire de la zone euro. Bien qu’elle ait plutôt bien rempli son office depuis sa création en 1999, elle fait régulièrement l’objet de jugements sévères. Edwin le Héron fait le point sur la question et se demande quel peut être son avenir dans une Union économique et monétaire hétérogène que seul un fédéralisme économique et solidaire permettrait de sauvegarder.
La Banque centrale européenne (BCE) est l’institution communautaire qui définit et met en œuvre la politique monétaire de la zone euro. À ce titre, elle a plutôt bien rempli son office depuis sa création en 1999. Non seulement elle a mis fin aux guerres des monnaies en Europe, mais elle a respecté sa cible d’inflation et maintenu des taux d’intérêt relativement bas. Elle a également assuré à l’euro un statut international et permis aux systèmes bancaires européens de survivre à la crise exceptionnelle de 2008.
Alors, comment expliquer les jugements sévères dont elle est régulièrement l’objet ? Comme le montre Edwin Le Héron en mettant en regard ses fondements doctrinaux et son fonctionnement, la BCE est moins rigide qu’il n’y paraît. Si elle affiche effectivement un ordolibéralisme sans faille, jouit d’une indépendance totale vis-à-vis du pouvoir politique et semble obnubilée par la stabilité des prix, elle sait aussi faire preuve, quand les circonstances l’exigent, d’un fort pragmatisme. Elle l’a prouvé en mettant en œuvre depuis 2008 des politiques non conventionnelles situées à la lisière de ses attributions. Quel peut être son avenir dans une Union économique et monétaire hétérogène que seul un fédéralisme économique et solidaire permettrait de sauvegarder ?
Edwin Le Héron, économiste, est maître de conférences (HDR) à l’Institut d’études politiques de Bordeaux et chercheur au GRETHA. Ses recherches portent sur la monnaie, la théorie post-keyné-sienne et l’histoire de la pensée économique.
À quoi sert la Banque centrale européenne ?
Edwin Le Héron
Collection « Réflexe Europe » – Débats
La Documentation française, 246 pages, 9€